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4 août 2015

139 Arizona-Istanbul

 

Après avoir dévoré un premier roman de cette romancière, (chronique n°134 L'amour, pas la guerre!), dès que l’occasion s’est présentée, je me suis jeté sur un deuxième. Ce qui m’a déterminé, c’est la présence de la ville d’Istanbul dans le titre. En fait le roman se passe entre l’Arizona et Istanbul.

 

sans-titre (22)

Istanbul m'est apparue comme une fracture. "Coincée" entre Occident et Orient, entre chrétienté et islam. Une incroyable fracture entre modernité et traditionalisme, entre laïcité et religiosité. Quand j’ai visité cette ville (voir chroniques n° 89 à 93 Tapis Volants), je fus saisi par son intensité et la beauté de son écrin naturel qui la borde et la partage. Le Bosphore éclate la ville en deux parties reliées par des centaines de ferries qui le sillonnent d’une rive à l’autre, de l’Europe à l’Asie et vice-versa. La ville historique déconcerte par son long passé et la convoitise qu’elle a suscitée. Elle déconcerte autant par la nuée de touristes venus la visiter accourus du monde entier mais aussi de la Turquie profonde (l’Anatolie). On y croise toutes les sortes de voiles qui recouvrent la tête des femmes musulmanes y compris asiatiques. Leur variété semble infinie.

istanbul ottomane 

 À travers l’histoire d’une dizaine de femmes, américaines, arméniennes et turques, elles-mêmes « fracturées » dans leur propre vie, Elif Shafak  nous tire le portrait de la Turquie moderne en même temps que celle de l’époque du génocide arménien. C’est passionnant dans la controverse, les points de vue divergents et la manière dont ces femmes mènent leurs vies, chacune à leur manière. N’oublions pas qu’Elif Shafak a risqué trois ans d’emprisonnement (elle fut finalement acquittée) par un tribunal turque pour ce roman considéré comme une atteinte à l’histoire nationale.

 

sans-titre (21)

(Elif Shafak)

 Rose lui avait enseigné deux vérités fondamentales sur l'amour : qu'à l'inverse de ce que prétendaient les romantiques pompeux, l'amour ne frappait pas d'un coup mais s'épanouissait graduellement ; et que même lui, Mustafa, était capable d'aimer. Au fil du temps, il s'était habitué à chérir son épouse et la tranquillité d'esprit qu'elle lui apportait. Bien que très exigeante dans les moments difficiles, Rose était toujours d'humeur égale, toujours transparente et prévisible. Il devinait quelle réaction allait provoquer chaque situation, et n'était jamais pris au dépourvu. (...) Rose n'avait pas été l'épouse qu'attendait son premier mari parce qu'elle n'avait pas réussi à s'adapter à sa famille arménienne ; pour Mustafa, qui avait tourné le dos à sa famille turque, elle était la femme idéale.

1540-1

 

 

 

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