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2 septembre 2020

282 L'amour libre !

amour libre

 

Pas très inspiré ces dernières semaines par les romans que j’ai lus, simili polar ou autres, toujours bien construits, impeccables dans leurs habits, qui se lisent jusqu’au bout parce que chaque page amène la suivante et ainsi de suite jusqu’à la fin. Avec la sensation d’avoir juste passé son temps à ne presque pas s’ennuyer. Et quand la dernière page est tournée sur le mot fin, il n’en reste rien, ou presque. On passe au suivant. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la lecture. Puis soudain, comme un coup de tonnerre dans ce ciel gris et ouateux, voilà le roman qui vient, d’une écriture déjà à dresser les cheveux sur la tête, de plaisir, si si ça peut arriver, au point de relire plusieurs passages juste pour mâchouiller les mots en bouche, les suçoter, les rouler sur la langue ou les humer comme une gorgée de vin retenue dans le palais. Mais ce n’est rien encore à côté de l’histoire et des idées – idéologies- critiques- que le livre déballe sans honte et sans égard en une écriture tantôt ironique, tantôt humoristique, tantôt sérieuse comme la philo de papa, ce n’est rien quand on y entrevoit une description globalisante de la société actuelle accueillie par les sarcasmes à tours de phrases de l’auteure. Du pur régal. Une cheffe aux deux étoiles au moins (il est souvent question de bouffe mais je n’en dis pas plus). J’espère vous avoir ouvert l’appétit, mes agneaux !

 

Je suis faite pour l’adoration. Elle est le climat dans lequel je m’épanouis. Et personne ne mérite mieux l’adoration qu’Arcady. Si je ne l’avais pas rencontré, j’aurais pu passer ma vie à idolâtrer des gens médiocres, et ce faisant je l’aurais gâchée. J’ai eu cette chance inestimable que notre sauveur soit aussi un homme hors du commun, mille fois digne du culte que je lui ai immédiatement et définitivement voué. Avant de faire sa connaissance, j’avais déjà une propension notable à la vénération, mais elle ne trouvait pas à s’employer : mes parents suscitaient plutôt ma pitié et mon vif désir de les protéger ; quant à ma grand-mère, je l’aimais beaucoup tout en la supportant mal. Arcady a tout de suite cristallisé ma ferveur, ma volonté forcenée de suivre et de servir, histoire de m’oublier dans cette servitude. Il m’a trouvée sur ses talons dès les premiers jours de notre vie à Liberty House.

-Tu fais quoi, là, Farah Facette ?

-Je viens avec toi.

-Ah bon, si tu veux.

Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie, folio.  

 

Arcadie

www.pierreferin-ecrivain.fr

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