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11 mai 2020

277 La joie de vivre ! (I)

 

Certains s’imagineront que c’est la perspective du déconfinement qui me rend la joie de vivre. Ils se trompent. Je suis content c’est sûr. Mais la situation n’a pas beaucoup évolué et le conardvirus invisible (sauf dans ses œuvres) est toujours à l’affût. Il fallait relancer l’économie avant de se retrouver avec les bêtes sauvages alanguies au soleil sur les places publiques de nos villes et villages. C’est vrai que le système concocté par les autorités d’ici et d’ailleurs a permis d’après les scientifiques autorisés à s’exprimer, d’éviter des centaines de milliers de morts. C’est ce qu’ils ont calculé. Cela semble ahurissant mais pas tant si on se réfère à la grippe « espagnole » qui a becqueté des millions d’humains. Non, il s’agit ici de la joie de vivre qui éclate à la figure du lecteur.trice tout au long des pages du livre « les souvenirs viennent à ma rencontre ». Et il y en a tellement chez cet homme quasi centenaire de la joie de vivre, lui qui s’est baladé sur tous les continents et qui commence sa jeunesse en France comme résistant. Je dis en France mais il s’en est fallu de peu que ce soit en Italie.

 

 parti communiste français

Je suis encore loin d’avoir cent ans et encore plus loin d’être un sociologue reconnu mais je ne puis m’empêcher de me projeter sur l’auteur qui vient. Je me trouve tellement d’accointances avec lui, tenez, pour commencer, il a été exclu comme traître du parti communiste français en 1956. (p 213) « Elle révéla sa nature le soir de mon exclusion du Parti. Elle tint à avertir les participants qu’il fallait cesser toute relation avec un exclu, que l’exclu était le pire ennemi du Parti. De fait, et pas seulement pour les staliniens mais aussi pour les « progressistes » et compagnons de route, l’exclu était porteur d’une tare indélébile ». Et pourtant le communisme dans sa jeunesse l’attirait (p106) malgré « le langage grossier et manichéen des tracts du Parti, l’absence de toute complexité, les thèmes cocardiers et antiallemand (à bas le Boche exécré), c’était l’apocalypse de la révolution mondiale, le mythe du salut historique de l’humanité par l’efficacité bolchevique. » Vingt ans plus tard, dans les années 70, je me suis reconnu dans les mêmes phrases sur le communisme (il s’agissait alors pour moi du maoïsme) et le même penchant libertaire fit que je fus exclu aussi du Parti comme traître, dans un remake grotesque en balbutiement de l’histoire ! Le mouvement maoïste d’après Mai 68 n’avait rien à voir avec l’ampleur et la place du Parti communiste dans l’après-guerre en France. Par contre, la situation économique actuelle du monde, de l’Europe et de la France a quelque chose à voir avec la grande dépression de l’entre-deux-guerres qui amena le nazisme au pouvoir. Notre auteur observa ces intellectuels qui succombaient au triomphe du nazisme en Allemagne en 1933 avec une « exaltation fanatique associée à une féroce répression, aussi bien qu’à « l’exaltation stalinienne tout aussi fanatique et les atroces procès de Moscou qui ont suivi, tout cela entraîna bien des esprits à trouver dans le nazisme l’antidote au communisme et dans le stalinisme l’antidote au nazisme » (p233) Une des dérives les plus étonnantes « est la transformation d’esprits au départ généreux et souhaitant œuvrer à l’émancipation de l’humanité en fanatiques, non seulement sectaires et obtus, mais cruels et venimeux. Le Parti (communiste) a été une force énorme, terrifiante, de broyage des consciences, de sélections des pires et d’élimination des meilleurs. » (P 235)

Comme je l’ai écrit, j’ai moi-même vécu cela vingt ans plus tard, en une échelle beaucoup moins grande, dans une période beaucoup moins dramatique, mais avec des effets au niveau de l’individu tout aussi dévastateurs. Je le raconte et l’analyse dans un livre « vous saurez tout sur Marc Dubois sans l’avoir jamais demandé » paru aux éditions Edilivre

Edgar Morin, Les souvenirs viennent à ma rencontre, Fayard

edgar morin

 

www.pierreferin-ecrivain.fr

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