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30 décembre 2014

114 GRCP versus l'amour

Evidemment, c'est l'évocation de la (grande) révolution culturelle (et prolétarienne) chinoise - maoïste (GRCP)- qui m'a fait sortir de ma tannière pour aller voir le film. Je fais partie de ceux qui furent séduits un temps par l'épopée chinoise, mais aussi parmi ceux qui en sont revenus (de loin). Je reste cependant stupéfait devant la réussite chinoise actuelle. Ce qui m'avait attiré à l'époque, c'est cette idée simple et utopique d'en finir avec la hiérarchisation entre travail manuel et intellectuel. Je l'avais déjà expérimentée en quelque sorte en vivant quelques temps en kibboutz. J'aimais bien ça. C'était une aventure. Cela fait partie de mes actes irréfléchis de jeunesse. Je n'avais pas une idée claire de ce que sont la connaissance et l'ignorance. Je n'aimais pas faire partie d'une "élite" qui pouvait faire des études sans qu'il y ait le moindre frein. Je m'arrête ici. Ce n'est pas le sujet du jour et je risque d'être vite barbant.

 

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 (la mère - Gong Li)

Je n'avais lu aucune critique avant d'aller voir le film et bien m'en prit car pour en avoir lues certaines après, je reste sidéré comment des critiques chevronnés peuvent passer à côté d'un film aussi émouvant et profond, sous des prétextes aussi futiles et qui n'intéressent pas le spectateur comme par exemple les états d'âme de Zhang Yimou (le réalisateur) envers son actrice fétiche (son ex-femme), Gong Li. Qu'est ce qu'on s'en fiche! Mais peut-être est-ce moi qui suis candide pour ne pas dire idiot. Ou peut-être mon passé "maoïste" m'a-t-il influencé malgré moi? Tout comme les Chinois qui, paraît-il, se sont précipités par millions dès le premier jour de la sortie du film. En quoi cette période pourrait-elle intéresser les jeunes occidentaux qui savent tout ? Et bien, mes bien chers frères et soeurs, il s'agit ici d'une leçon d'amour humain, d'un homme envers une femme, d'un père envers sa fille, un professeur envoyé en camp de redressement pendant vingt ans que tout aurait dû conduire au ressentiment, à l'esprit de vengeance, au minimum à l'amertume, et qui au contraire s'accroche à la seule justification d'une vie, la sienne, l'amour. Certains critiques ont trouvé cela mièvre, alors que je le trouve bouleversant. La lenteur des plans liée à la lourdeur des contraintes sociétales rendent les images et les acteurs impressionnants avec un final qui s'incruste à jamais dans la mémoire.    

 

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(le père - Chen Daoming)

Il était important à mes yeux que la restitution de l'atmosphère de cette période de révolution culturelle soit réaliste et aussi forte et simple telle qu'elle est reconstituée dans le film. Elle se transmet notamment à travers le jeu des trois acteurs principaux, la mère, le père et leur fille.

 

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(la fille - Zhang Huiwen)

La trahison de la fille, qui dénonce son père quand il s'échappe de son camp de redressement en pleine révolution culturelle, donne une tension supplémentaire à l'histoire. La force du réalisateur, à mon humble avis, est de ne pas porter de jugement sur cette période de l'histoire autrement que par ce fait d'amour qui s'incrit en faux contre toute cette période politique de la Chine moderne.

 

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