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25 mars 2017

187 La vie la mort (tout ça) !

Comme chacun le sait, le vrai nom de la mort, c’est la mort, comme l’écrit cet auteur que j’aime beaucoup lire. Ce n’est évidement pas joyeux. Moins pénible paraît-il est de parler de disparition, de départ,  untel nous a quitté, qui de nos jours annonce sur les médias que telle ou telle personnalité est morte ! etc. Tout le monde le sait, même ceux qui essaient de ne pas y penser, il faut y passer. Passer vers quoi, par où, par quoi, on ne le sait pas, du moins avec certitude, ce qui suscite chez certains une croyance en l’au-delà, qui, telle une rumeur, parcourt les esprits.

Quand je me promène en ville au milieu de la foule, je suis toujours étonné de ne rencontrer personne que je connaisse. Tant de monde que je croise, que je dévisage, qui vont et viennent sans rencontrer un seul visage connu. Quand cela se produit, je trouve cela incroyable. Alors, la mort approchant comme une certitude au travers du vieillissement, je me promène dans ma propre histoire. Tel est l’intérêt du livre que je viens de lire.

ZDl'oeil

S'entendre déclarer qu'on a un cancer équivaut à un cataclysme. On ne peut savoir qu'après coup si l'on a été capable d'opposer une résistance. ce que j'ai pensé et ressenti pendant les dix jours qui ont suivi l'annonce du diagnostic n'est pas encore tout à fait clair pour moi, et peut-être ne le sera-t-il jamais. Ces dix jours de janvier 2014, peu après l'Epiphanie, baignent dans une ombre fantomatique aussi sombre que le coeur de l'hiver suédois, avec ses journées réduites à de rares heures de lumière. J'avais de brusques accès de fièvre, qui m'ont rappelé les crises de paludisme qu'il m'est arrivé de traverser. Je passais le plus clair de mon temps au lit, la couverture remontée, bien serrée, jusqu'au menton. Ce dont je me souviens parfaitement, c'est de cette sensation que le temps s'était arrêté. Comme dans un univers compressé, sous vide, tout s'était réduit à un point où il n'existait plus d'avant ni d'après - rien que ce "maintenant" indéfini. Un être humain happé par la bouche du sable au mouvement de succion mortel, et qui s'agrippe au bord pour ne pas sombrer.

Henning Mankell, Sable mouvant (fragments de ma vie), traduit du suédois par Anna Gibson, Points

CVT_Sable-mouvant--Fragments-de-ma-vie_922

 

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