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14 mars 2017

186 Elections...

En Mai 68, fleurissait partout le slogan élections…pièges à cons.

les murs ont la parole

Je pourrais l’expliciter aujourd'hui de la manière suivante : comme les manifestants n’avaient aucune chance de remporter quelque élection que ce fut, mieux valait perdre contre des cons que d’en être. De toute façon, en y réfléchissant bien, perdre des élections et ne pas voter ou voter nul revient au même, c'est-à-dire on perd de toute façon, car même si on pense ne pas perdre en n’ayant pas voté, on reste finalement à la merci de ceux qui ont gagné. Ce n’est pas parce qu’on a refusé de choisir celui qui va nous dominer que par miracle on reste libre. Telle est la loi des rapports de forces dans notre société. Pendant l’élection présidentielle d’aujourd’hui, ce slogan ne semble pas refleurir mais le vote nul par contre ou la dénonciation du vote « utile » revient au premier plan chez ceux qui fulminent de ne pouvoir gagner. Il semble évident cependant que si la gauche ne peut pas gagner c’est déjà parce qu’elle ne veut pas s'unir (question d’égo) ou ne peut pas le faire (notamment sur l’Europe). Personne n’est prêt à faire de concessions et puis il y a les élections parlementaires qui suivront où les places seront chères à acquérir. La réalité pourtant nous oblige en général à accepter des compromis pour évoluer. Se morfondre dans son coin sur son petit pouvoir local n’est pas une perspective d’avenir sauf évidemment pour celui ou celle qui l’occupe. On peut aussi espérer une révolution bien sûr. Mais les révolutions se paient à un prix très élevé et les exemples historiques n’incitent guère à se lancer dans cette aventure. Et puis aussi et surtout, le monde a changé. La mondialisation a apporté son lot de progrès, moins de pauvres et moins de famine sur la surface du globe, mais aussi ses problèmes d’inégalités criantes (rien de nouveau sous le soleil) et de financiarisation de l’économie accompagnée avant tout d’une évasion fiscale à très grande échelle qui met les États en situation précaire. Il y a ceux qui bénéficient de la mondialisation dans les grandes métropoles et d’autres pour qui elle aggrave les difficultés. Le pays doit donc s’adapter au mieux pour l’ensemble de ses habitants. Dans ces circonstances, ne pas voter ou refuser le vote « utile » me semble une erreur. Personnellement, il ne m’est pas indifférent que soit élu à la tête du pays quelqu’un ayant une conception de gouvernement basée sur la diversité de ses habitants plutôt que la prise du pouvoir d’une soi-disant identité contre une autre pointée du doigt comme illégitime. Il ne m’est pas indifférent qu’on élise à la tête du pays quelqu’un favorable à la poursuite de la construction européenne en tenant compte des erreurs passées plutôt que quelqu’un qui préconise de se recroqueviller sur ses ergots au sommet de son tas de fumier. Il ne m’est pas indifférent d’élire quelqu’un dont on peut supposer qu’il maintiendra l’économie à flot au profit du plus grand nombre avec des filets de sécurité pour les plus précaires, etc. On est loin des utopies sociétales dans un monde où seule la force compte.

Ces quelques réflexions sont largement inspirées de l’essai de Thierry Pech, Insoumissions, portrait de la France qui vient, Seuil

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