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30 janvier 2020

268 Le petit dernier !

Paul Jean Bérézine est un drôle de zig ! Je ne dis pas cela parce que c'est un sportif. On peut être un sportif tout ce qu'il y a de plus normal. C'est un drôle de zig parce qu'il  pense que seul l'Amour peut lui faire réussir sa vie. Vous avez du mal à le croire, et bien, il suffit de le suivre quand il raconte sa dernière histoire d'amour ! C'est exactement ce qu'il écrit. Il narre cette histoire avec tous les détails, des plus crus aux plus fantasques, de la première fois (ce n'était pas le premier soir) aux réactions intempestives de sa mère possessive. Ce furent dix années de...quoi ?, d'Amour ?, quoi d'autre sinon ? du premier jour, en passant par le mariage, jusqu'au divorce. Ce pauvre Bérézine essaie de comprendre ! Mais sans doute n'y a-t-il rien à comprendre, à part qu'il s'est gourré, qu'ils se sont gourrés. Ce n'est pas marrant de se gourrer, ça coûte même très cher, au propre comme au figuré. Alors, peut-être regrette-t-il cette erreur sur dix années de sa vie, qu''il ne peut même pas considérer comme une erreur de jeunesse, un de ces actes irréfléchis dont il avait le secret ? On ne peut plus parler de "jeunesse" à 35 ans ! En plus, on apprend incidemment que Paul Jean Bérézine est un récidiviste ! Alors là ! Basta !

À peine débarquée, ma mère s’applique à pourrir l’ambiance. Elle tire une gueule de fin du monde, sa manière de mettre son fils à l’aise, de lui montrer à quel point elle l’aime et approuve sa décision. Le point zéro. La veille au soir, d’une voix chevrotante, genre mouton qui voit le couteau s’approcher de sa gorge le jour de l’Aïd, elle appelle son rejeton depuis la chambre qu’elle occupe. Le benêt (moi) devant smaman ne se doute de rien. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Je me heurte à la mine réprobatrice qu’affiche ma mère. Par expérience, je serre les fesses mais rien qu’à voir sa tronche, je suis ébranlé de la tête aux pieds alors que je ne sais pas encore de quoi il retourne. La mère pointe sa valise du doigt. Et bien quoi ? Elle me laisse mariner un bon moment dans mon jus de faux-cul culpabilisé. Elle est dressée comme un cobra fixant sa proie
juste avant l’attaque létale. Regarde dedans !
Quoi ? Qu’est-ce que je dois regarder dedans ? Elle est en train
de s’étouffer la mémé, une main déployée sur sa poitrine haletante. Je m’agenouille à côté de la valise posée à terre, excédé, alors qu’il ne s’est encore rien passé, déjà vaincu par ma mère. Il est tard et je dois coucher les deux fille surexcitées. Nous devons tous nous lever tôt le lendemain, la journée sera longue. J’offre ma gorge frémissante au couteau maternel. De l’autre côté de l’appartement, Virginie frise l’évanouissement.

Pierre Ferin, ne le laisse pas tomber, il est si fragile, Encre Rouge

couverture ne le laisse pas

 www.pierreferin-ecrivain.fr

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