Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lire sa vie
lire sa vie
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 36 364
9 mai 2013

41 L'irrévérencieux dans "lire sa vie" !

Je suis (prétentieusement) fier du titre de mon blog (lire sa vie). J’étais sûr d’avoir inventé quelque chose, une façon toute personnelle de causer des livres qui me plaisent, ou d’auteurs qui m’agaçent. Et puis voilà, tout a une fin : il y a quelques jours, j’étais à cours de roman, et trop éloigné d’une bonne librairie, je n’avais même pas assez de temps pour commander par Internet (il paraît qu’il y a un site de libraires associés où cela peut se faire), alors, en fouillant dans mes bouquins laissés au « sud », je suis tombé sur Dernier inventaire avant liquidation de Frédéric Beigbeder, un type qui habituellement m’horripile énormément, un type (comment ?, un écrivain ? ok d’accord !) qui « estime qu’un des premiers devoirs de l’écrivain est d’être extravagant, poseur, braillard et mal élevé », comme Houellebecq ?, me suis-je aussitôt dit ! C’est juste une provocation (la sienne ou la mienne, comprenne qui voudra).

 

frederic-beigbeder

(l'irrévérencieux)

Jusqu’alors, quelqu’un en moi se refusait à le lire. Ce n’était évidement pas moi qui me l’étais procuré, mais là, je n’avais pas d’alternative. Alors, je me suis lancé plutôt que de mourir d’ennui. Et bien, s’il me reste encore quelques lectrices et lecteurs, je dois leur avouer que ma fierté en a pris un coup. Cet horrible olibrius y fait ce que j’essaie de faire depuis le début de ce blog formidable, c'est-à-dire parler des livres autrement. Il y arrive même parfois bien. Il raconte en plus dans la préface, ce narcisse qui se voudrait dérangeant, qu’il joue au critique littéraire dans plusieurs revues, quelle horreur ! Il prétend désacraliser la littérature et le claironne comme un coq qui se prend très au sérieux. Non, non et non, vous n’y êtes pas, je ne nous compare pas. Je sais qu’il faut absolument éviter de le faire. Je ne dois pas le faire. Je dois absolument éviter de le faire. Je ne le ferai pas, n’insistez pas. Reprends-toi mon petit narcisse. Je n’ai quand même pas pu m’empêcher de me précipiter pour vérifier l’année de publication du livre et j’ai lu 2011. Du coup, ça m’a rassuré, je ne me suis pas vu aussi en retard que ça. J’ai commencé presque en même temps à jouer au critique littéraire autrement, me suis-je dit pour me rasséréner.

 

frederic-beigbeder-pour-la-montee-flashplayer-1

(pour la montée des marches à Cannes)

Soit dit en passant, je fais la même chose que lui, si vous voulez, mais à rebours de ce vrai-faux irrévérencieux, je mets la littérature tout en haut, moi, et je ne me prends pas au sérieux (enfin pas trop, enfin j'essaie). Puis j’ai eu un doute, quand je suis lucide, je connais ma propension à me rassurer, je suis donc retourné vérifier la date. Mal m’en prit, j’avais lu 2011 au lieu de 2001. C’était pourtant évident puisque il parle de l’inventaire du 20ème siècle. Ce n’est pas lui qui a composé la liste, mais c’est lui qui s’y colle, ironique, humoristique, narcissique, creux souvent, pertinent parfois. J’aime autant que lui la plupart des livres qu’il défend. En fait, nous sommes très semblable l’un et l’autre. En fait, il écrit des choses que j’aurais pu tout aussi bien écrire, et vice-versa, évidement. En réalité, je vous l’ai caché jusqu’ici, je suis Frédéric Beigbeder et c’est la seule raison pour laquelle je m’horripile.

 

chinoiserie de pierre

(FB déguisé en vieux chinois)

(à propos du livre « la vie mode d’emploi » de Georges Perec, n°43 dans la liste)

Ici je voudrais ouvrir une parenthèse : c’est très encombrant le titre d’un livre. On a beau croire que le titre importe moins que le contenu, il influence tout de même notre lecture paresseuse. Quand on pense qu’ « à l’ombre des jeunes filles en fleurs » a failli s’intituler « Les colombes poignardées », on frémit de dégoût. Tandis que « la vie mode d’emploi » s’avère non seulement un titre magnifique, mais surtout un parfait résumé de ce que doit être un roman. L’éditeur Olivier cohen a eu tout à fait raison de le rappeler (dans un article au journal Le Monde) : la littérature ne sert à rien d’autre qu’à nous donner un mode d’emploi de la vie. (Crédieu, je vous l’avais bien dit !) Que sont les 50 livres du siècle, sinon autant de guides pratiques qui nous apprennent comment vivre ou refuser le mode de vie imposé par la société ? Fin de la disgression.

 

dernier inventaire

 

Et dire, même écrire, que je ne l’avais pas lu en choisissant le titre de cet incroyable blog ! Incroyable ! Absolument incroyable !

Publicité
Commentaires
M
P***** de narcisse, quand tu nous tiens !!<br /> <br /> A bientôt dans le sud Pier-ique ;-)
Répondre
lire sa vie
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité