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20 janvier 2014

74 J'aime tout ce que je ne ferai pas !

Quand je pense à tous les films émouvants que je ne verrai pas, tous les livres chocs que je ne lirai pas, tous les gens passionnants que je ne rencontrerai jamais, tous les voyages extraordinaires que je ne ferai plus, les pays incroyables que je ne visiterai jamais, alors que j’ai tellement de temps à moi, et plus encore, toutes les musiques sublimes que je reçois par Facebook que je n’écouterai pas, les articles pertinents qu’on m’envoie par la même voie que je ne consulterai pas, je me dis que nous vivons une époque inouïe de richesse culturelle et informationnelle infinie et je m’en réjouis. Si si si, je m’en réjouis ! Je me dis aussi que je ne connais et ne connaîtrai jamais grand chose alors même que je m’intéresse à tout, que je lis beaucoup, vais au cinéma souvent, etc. Alors, cette infinie culture si diversifiée me fait espérer un monde qui ne pourra plus jamais s’enfermer dans une idéologie identitaire, religieuse ou sectaire, au fond totalitaire, et j’en souris d’aise devant mon miroir le matin en me rasant.

 

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(tango)

 

Mais alors, mes chères copines et aussi mes chers copains, pourquoi ?, vous exclamerez-vous avec moi, pourquoi existe-il encore à notre époque d’internet mondialisé des gens capables de dériver vers des idéologies qui nient la vie ? Enfin oui pourquoi ? Le ressentiment est-il l’unique mode pour eux d’exister ? N’y a-t-il que l’esprit de vengeance engendré par l’envie ou la jalousie qui les anime ou est-ce le seul moyen qu’ils ont trouvé pour se sécuriser face à l’abondance de connaissance du monde global, en se réfugiant dans des certitudes bien clôturées, voire bunkérisées ? Je l’ignore, je m’interroge juste, comme vous.

Je me souviens de ce temps béni des années de ma jeunesse où j’allais voir tous les films nouvelle vague qui sortaient, tout en passant des après-midi entières à la cinémathèque pour ne manquer aucune rétrospective, je lisais les romans des meilleurs écrivains, je courais les expositions, je me pâmais devant Van Gogh, chaque année je comptais quel pays j’ajouterais à mon palmarès et je recherchais l’amitié des étudiants étrangers à l’université. Nous sommes les enfants d’un monde ouvert et global, ne le laissons jamais se refermer, nous en particulier, Européens, qui avons inventé à la fois la démocratie et le totalitarisme, car nous ne pourrons plus jamais dire, ah ! mais nous ne savions pas.

 

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(tango)


Avec la révolution numérique, toute personne vivant dans n’importe quel endroit du monde peut accéder en temps réel à toutes les banques de données. Je ne vous l’apprends pas. Cette possibilité est fabuleuse. Cela n’empêche pas des idéologies de haine et de rejet de l’Autre, de s’en servir aussi. Soyons vigilants. Ce ne sont ni la médiocrité, ni la haine, ni la jalousie qui feront avancer le monde vers une humanité unie, mais l’invention, la créativité, la diversité et le respect des autres.

La haine, le ressentiment, la jalousie portent en eux une énergie destructrice terriblement dangereuse. Je ne suis pas assez naïf pour croire que le monde dans lequel je vis est parfait. Je sais bien que des personnes en situation économique difficile peuvent opter pour la destruction-défouloir ou après-moi-le-déluge. Je sais aussi que des politiciens sont aptes à récupérer ces voix pour n’importe quelle aventure rétrograde. Mais on ne peut avancer dans l’avenir et dans le monde à reculons !  La construction de l’Europe est loin d’être parfaite mais n’oublions pas ce qu’elle nous a déjà apporté, la fin des guerres, une région riche où l’individu est respecté. C’est un modèle en pleine élaboration que tellement de gens nous envient déjà. Dans cette Europe et dans le monde, chacun doit rester lui-même, c'est-à-dire partiel, car nul ne possède la totalité des connaissances et des compétences. La lucidité doit nous guider car les mauvais choix peuvent nous coûter cher !

Cette chronique m’a été inspirée par la lecture du livre de Jean Viard (sociologue), La France dans le monde qui vient, éditions l’aube.

 

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(tango)

 

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