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lire sa vie
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22 septembre 2014

103 En vrai...

 

En vrai, la vie est un songe, dont on ne se réveille jamais. Elle passe évanescente. Elle enchante comme une nuit d’été. Elle désenchante par son inaccomplissement. Elle angoisse comme un cauchemar sanglant.

 

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 On se croise sans se connaître, on vit ensemble sans savoir pourquoi, on se quitte quand il n’y a plus de raison de rester, on ne sait toujours pas pourquoi.

 

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On vogue au fil de l’eau sur son bateau. On n’est pas tous dans le même bateau. On a le romantisme contrarié par la lucidité (bel emprunt à Télérama), on a le sexe gonflé par la sensualité, on l’éprouve, on s’en complait, elle nous charrie, elle nous manque, elle nous transcende, elle nous descend en enfer.

 

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Voilà mes ami-e-s tout ce que ce roman m’inspire !  Voilà un livre qu’on n’a nulle envie de quitter. Sa lecture ressemble à un long fleuve tranquille quoique parsemé de quelques rapides et cascades. C’est la vie. À lire lentement comme une dégustation. Il irradie l’esprit d’ondes bénéfiques. Je n’avais jamais lu James Salter, et bien, je suis comblé de l’avoir découvert, voici :

 

Chez Clarke's, de douces réminiscences l'envahirent. Le bar était presque désert à cette heure de l'après-midi. Les habitués étaient repartis vers leurs bureaux. Il restait le long de la vitrine quelques rares clients que le soleil empêchait de distinguer clairement. Il repensait à Vivian et à son amie, Louise. A George Amussen, et à sa permanente désapprobation. Ses deux filles avaient partagé son amour des chevaux et toutes deux ont épousé l'homme qui ne fallait pas. Le problème avec Vivian, c'était que, irrévocablement - il ne l'avait pas compris à l'époque -, elle appartenait à ce monde qui buvait trop, possédait de grandes maisons, des voitures avec des bottes maculées de boue et des sacs de croquettes pour chiens dans le coffre, un monde trop fortuné et imbu de lui-même. Tout cela semblait si dérisoire aujourd'hui, et même risible. Il commanda une bière. Il se sentait flotter dans le temps. Il s'apercevait dans le miroir derrière le bar, entre les ombres et les reflets argentés, tel qu'il s'était vu des années auparavant, fraîchement débarqué dans la grande ville, jeune, ambitieux, caressant le rêve de se faire une place au soleil avec tout ce que cela impliquait. Il s'examina longtemps dans la glace. Il avait parcouru la moitié du chemin, ou même un peu plus, tout dépendait du moment qu'on choisissait comme point de départ. Sa vraie vie avait comencé à dix-huit ans, la vie au sommet de laquelle il se trouvait aujourd'hui.

 

James Salter, Et rien d'autre, traduit de l'Américain par Marc Amfreville, éditions de l'Olivier 

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