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7 novembre 2014

107 L'enfer, c'est qui, c'est quoi ?

 

Chacun connaît l’affirmation de Sartre tirée de sa pièce Huis Clos, « l’enfer, c’est les autres ». Sartre lui-même l’a explicitée en écrivant qu’en effet, « si je suis en totale dépendance d’autrui, je suis en enfer ». Il a aussi écrit que l’homme est condamné à être libre. La question que je me pose à partir de ces réminiscences et du roman que je viens de finir est la suivante : tout ce qui m’arrive provient-il de mon attitude face à la vie et j’en suis donc le seul responsable, ou bien, un ou plusieurs évènements extérieurs à ma responsabilité font que ma vie bascule un jour en enfer, c'est-à-dire que je ne dispose plus de mon libre arbitre. C’est la question que me pose ce roman. Il faudrait affirmer ici que l’enfer, c’est la société et ses jeux de pouvoir, organisés autour de la jalousie endémique de ceux qui veulent s’imposer et leur désir de nuire qui se répand comme inondations dans les départements du sud. Dans le roman, c’est décrit d’une manière palpitante, pas du tout comme je le rapporte ici. Pour vous donner une preuve : je l’ai lu d’une traite.

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(un homme effacé)

Je n’avais jusqu’ici entendu parler ni de l’auteur ni de son premier roman. Je dois dire qu’à mes yeux, c’est un homme effacé. Ce roman m’apparaît comme une construction bien élaborée pour une démonstration des tares de notre société. L’engrenage montre un homme dont la vie bascule du jour au lendemain pour une faute qu’il n’a pas commise. Il perd sa liberté en étant condamné à cinq ans de prison. On peut dire en effet que les évènements s’enchaînent d’une manière implacable, plausible, et interrogative sur le genre humain. Nous vivons sous la dictature des apparences et chacun de nous la subit et la consolide aussi. On dirait que dans notre société, la vérité n’est pas ce qui importe, c’est l’apparence de la vérité qui compte. Et dans cet interstice, entre la vérité et son apparence, s’ouvre le trou béant de l’enfer. Et dans ce sens, l’enfer c’est aussi l’attente que j’ai vis-à-vis des autres. L’homme effacé est celui qui n’a pas besoin des autres. Il vit sa vie comme il est, apporte ce qu’il peut et n’attend rien des autres. Je voudrais être un homme effacé.

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Netteté, continuité, illusion : trois caractéristiques du regard que mes compatriotes portent sur A.N. C’est un héros : netteté. Il l’est de bout en bout : continuité. Les interstices de sa vie (ces quelques fractions de seconde durant lesquelles notre œil ignore la vérité du monde) ne sauraient être qu’héroïque : illusion. Si puissante est la persistance rétinienne, dans le cas d’A.N., qu’il ne tombera jamais de son piédestal : leurs yeux ne le permettront pas. « On leur a si fort saisi la croyance qu’ils pensent voir ce qu’ils ne voient pas » (Montaigne).

Alexandre Postel, Un homme effacé, folio.

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