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3 juillet 2018

227 L'Amérique sans fard !

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(celui-ci n'est pas un écrivain américain)

Je n’avais jamais lu de livre de cet écrivain américain de son vivant. Non, je ne parle pas de Philip Roth, dont j’ai à peu près tout lu, depuis le foudroyant Portnoy et son complexe (1970) jusqu’à la Tâche (2002), en passant par la Pastorale américaine (1999) et sans oublier J’ai épousé un communiste (2001), roman qui m’a tant marqué ! Des années après m’être sorti de ce guêpier (le communisme), en comptant sur mes propres forces (comme me l’avait inculqué Mao le président !), j’ai lu ce roman et me suis rendu compte que tout y était si évident ! Formidable. Ainsi donc, dès l’annonce de sa disparition, pas de celle de Philip Roth mais celle de l’auteur qui vient, je me suis rattrapé. Ce que les braves commentateurs, sur France Culture et ailleurs, m’ont révélés à propos de ce journaliste-écrivain au moment de son retour dans le cosmos (ou ailleurs), m’a convaincu de le lire toute affaire cessante. Ce que je fis, bien m’en pris. Au-delà du formidable intérêt du roman auquel je suis resté scotché (mille pages quand même !), j’ai appris une nouvelle et sacrée leçon d’écriture. Autant pour moi. Ensuite, j’ai vraiment aimé découvrir l’Amérique telle qu’elle est, en son inconscience la plus profonde, telle que rapportée par un journaliste, fabuleux observateur. Et quel journaliste ! Un journaliste-écrivain. Tous les milieux de la cité d’Atlanta sont décrits impitoyablement dans leur vanité, veulerie, crapulerie, folie des grandeurs et autres inconséquences, que ce soient les riches, les très riches, les pauvres, les très pauvres, les self made man, les intellos, les politiciens, les religieux de tous poils, les Blancs, les Noirs, les hommes, les femmes, les sportifs de haut niveau. Tout ce nouveau monde (great again), revit sous nos yeux magistralement. C’est époustouflant et passionnant. Si vous y ajoutez l’effet Trump, ça devient une description des plus actuelles.

Le visage de Charlie vira au rouge brûlant. Toute la petite famille caille ! Qu’est-ce que ça signifiait ? Les droits des animaux ? Quoi que ce fût, c’était de l’hérésie intentionnelle – du haut de leurs chevaux, elles les toisaient d’un air condescendant, eux, ces ancêtres, elles minaudaient en chœur et échangeaient des regards complces et supérieurs -, quelle…quelle…quelle impudence ! Selon une tradition aussi vieille que les plantations elles-mêmes, une chasse à la caille était un rituel dans lequel le mâle de l’espèce humaine jouait son rôle de chasseur, de pourvoyeur et de protecteur et où la femelle se pliait à l’ordre des choses, ordre excellent, irrésistible, louable et naturel. Charlie n’aurait jamais réussi à l’exprimer, mais il le ressentait. Oh, il le sentait…

Tom Wolfe, Un homme, un vrai, pocket, traduit de l’américain par Benjamin Legrand.

Un-homme-un-vrai

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