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15 octobre 2019

259 Ça marche !

Je viens de terminer un roman d’un auteur anglais très connu que je n’avais jamais lu et que je ne connaissais pas. Comme l’écrit pourtant sur la jaquette Gallimard en personne, « un auteur majeur de la littérature britannique contemporaine » ! J’en prends pour mon grade. Ça raconte l’Angleterre telle qu’elle était hier et telle qu’elle est devenue aujourd’hui depuis le référendum et la victoire du leave et toute cette  rocambolesque affaire du Brexit. En pleine lecture, je découvre dans mon journal préféré du samedi, dans la rubrique littéraire hebdomadaire, sous le titre récurrent de « comment ça marche », qu’ils parlent du livre que je suis en train de lire (en fait je suis tombé dessus à la médiathèque de mon village en tant que « nouveautés » et je m’en suis aussitôt emparé sans autres précautions). « Comment ça marche » traite des livres qui ont du succès et tente d’expliquer justement pourquoi ça marche ! Et bien ça marche parce que ça marche ! Et ça marche avec une pincée d’humour (anglais – mon préféré), une dose de méditation douce-amère sur les personnages toujours bonne à prendre, un arrière-plan sérieux (nationalisme, identité, austérité, politiquement correct) décrit avec des pincettes. Et tout cela finit en une bonne ratatouille soft (pas vraiment épicée, juste un peu relevée) qu’on déguste sans même s’en apercevoir. C’est étrange de constater comme l’Angleterre sur le fond ressemble à la France ! C'est la même tambouille !

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Après, je n’arrive plus à me sortir ces vers de la tête. « Une fille qui était la vie » (Lorca), c’est ainsi que je vois Aneeqa. Ainsi que je vois la femme qu’elle deviendra quand elle quittera la maison, sa mère, cette ville, pour réaliser son rêve, son rêve de liberté. La liberté de vivre où bon lui semble, de parler les langues qu’elle aime. Je vois cette belle musulmane, fille de parents pakistanais, qui vivra à Séville ou Grenade ou Cordoue et parlera un espagnol parfait, et je me dis que nous avons un brillant avenir devant nous si c’est ce que nous choisissons de devenir, des gens qui ne seront plus prisonniers des liens carcéraux du sang, de la religion, de la nation. Pour moi, elle est le symbole de cet avenir. Mais en même temps, je ne veux pas la rétrécir, la réduire à un symbole parce qu’elle est quelque chose de bien plus important : un être humain, une personne qui pense, ressent, aime, libre de ses choix, de suivre sa voie, sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Tout comme la fille du poème. Une femme qui « reflète le jour avec un miroir minuscule, qui est la splendeur de son front sans nuages ».

Jonathan Coe, Le coeur de l'Angleterre, Gallimard, traduit par Josée Kamoun

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www.pierreferin-ecrivain.fr

 

 

 

Jonathan Coe, Le cœur de l’Angleterre, Gallimard, traduit par Josée Kamoun.

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