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23 octobre 2019

260 Guérir de la croisière !

J’ai toujours rêvé de croisières. Sur des petits bateaux ! Pas sur ces bateaux gigantesques qui écrasent Venise de leur vanité quand ils y accostent. Il y a des photos impressionnantes.

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Et puis ils polluent comme une ville moyenne qui se promènerait partout sur les mers et les océans. On peut se demander comment ils éliminent tous leurs déchets et les tonnes de merdes que débitent les chiottes pour six mille passagers et personnel de bord quand ils sont en mer. C’est ça aussi le monde moderne. Dans le roman qui vient, il est question d’une Parisienne psychologue pas très rigolotte qui végète dans les affres d’émois et d’atermoiements concernant ses enfants et son mari. Et puis, comme l’a dit David Bowie « we can be heroes just for one day… », c’est ce qui lui arrive just for one hour et elle devient un peu une mère à l’envers. Voilà que je détourne le titre réel du livre. Il faut reconnaître à Marie Darrieussecq une écriture, je ne la qualifierais pas d’efficace, mais plutôt très agréable à lire avec des pointes d’humour bienvenues qui allège la tension du sujet. Voilà pour le roman. Mais en ce qui me concerne et cela ne concerne que moi, face à cette histoire, bien que je l’ai lue jusqu’au bout sans même me forcer, je n’ai jamais pu y accéder vraiment. J’ignore pourquoi. Je trouve que cette (belle) écriture ne fonctionne pas avec cette (triste mais pas tout à fait) histoire. Trop abstraite? Trop travaillée? Enfin peut-être. Je dis ça je dis rien. J’arrête car je m’emberlificote.

Elle traversa en apnée le casino enfumé. Dans quel sens marchait-elle ? Bâbord était fumeur et tribord non fumeur. Ou l’inverse, elle ne se rappelait jamais. Le casino se trouvait sous la ligne de flottaison. Les joueurs s’agglutinaient en paquets d’algues autour des tables. Elle avait envie d’une coupe de champagne ou de n’importe quel coktail comme les filles en lamé or. Un couple très âgé se hurlait dessus en espagnol pendant qu’une femme à peine plus jeune leur attrapait les mains pour les empêcher de se battre, que lucha la vida, prenant on ne sait qui à témoin, elle peut-être, qui se déplaçait en crabe. Elle aurait aimé voir un officiel, un de ces types en uniforme qui fendent les bancs de passagers. Elle traversa un libre-service, pizzas, hamburgers et frites, l’odeur mêlée au tabac et aux parfums et à quoi, cette légère trépidation, la vibration de quelque chose, lui flanquait légèrement la nausée. Sa mère lui avait offert le tout-inclus-sans-alcool. Sortie de ce boyau-là c’était une autre salle de jeu, vidéo cette fois, pleine d’adolescents pas couchés.

La Mer à l’envers, Marie Darrieusecq, P.O.L.

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www.pierreferin-ecrivain.fr

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