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10 mars 2020

271 Mâle non dominant !

N'en déplaise à V. Despentes et consoeurs, Paul-Jean Bérézine, le narrateur du roman  "ne le laisse pas tomber, il est si fragile", est un mâle non dominant. Elle n'en ferait qu'une bouchée, la fulgurante autrice de "king kong théorie", qui passe son précieux temps à saper les fondements du patriarcat qu'elle assimile au capitalisme. Au fond, en réfléchissant bien, PJ Bérézine aussi est incompatible avec le patriarcat, il en est le maillon faible. Il n'en est pour autant pas prêt à subir une quelconque autre domination. Quand au capitalisme...ma foi...tant qu'il y a la liberté...

 Moi, le naïf, le candide, l’ingénu, n’en jetez plus, le chic type mâle non-dominant (ce qui commence à se révéler à mon entendement), je ne connais rien à la dépendance, en dehors de mon addiction sexuelle-affective.
Comme j’en ignore tout, je me suis avancé aveuglé par la brillance de la féminitude dans le labyrinthe de la domination, ou  son succédané la possession.
N’ayant rien d’un dominant, je ne reconnais pas le paysage escarpé de la domination. Je ne suis pas davantage un dominé en puissance, mais cela n’avait pas encore effleuré ma conscience que j’étais en réalité un adepte de l’autonomie et de l’égalité. Je me suis baladé pendant dix ans au pays de la domination et plus encore depuis mon enfance au pays de la possession, persuadé depuis toujours d’être dans celui de l’égalité, le mien en vérité, je vous le dis en toute sincérité. Je dois alors m’avouer que je suis un peu dur de la comprenure. Cette fois, je me pose la question de la relation entre domination
et possessivité ? En fait, l’un n’a pas l’air d’exister sans l’autre. Ils sont copains comme coquins. Survint une drôle de boule au ventre qui ne me lâcha plus, qui me somma de couper ces entraves si visibles et intolérables. Oui, une boule au ventre. Une matière compacte lourde et pénible irradiant des ondes angoissantes. Je me trompe de chemin. Je suis en train de rater ma vie. Je vais devenir trop vieux sans avoir connu la vraie vie. Il faut toujours s’inquiéter d’une boule au ventre. Même si elle ne cause pas, elle signifie beaucoup à condition d’arriver à la décrypter. J’ai vécu pendant dix ans en aveugle irréfléchi. Je suis condamné pour ce méfait. Je me réveillais brutalement au milieu d’une histoire qui ne pouvait être la mienne. Ce n’était pas un mauvais rêve, c’était mon histoire. Même en écarquillant les yeux puis en les refermant, je ne pouvais m’en extraire. Je m’étais fourvoyé. Un autre que moi m’avait guidé, une espèce de chic type débile et condescendant faisant la loi en moi. Mais cette fois, mon vrai moi affranchi reprenait les rênes. Cette  boule au ventre venait en messager du vrai moi. Il n’est jamais trop tard pour bien faire dit la sagesse populaire. Et comment pouvais-je savoir qu’elle était plus vraie que vrai, qu’elle était plus moi que moi ? Parce que je n’avais rien à dire. Parce qu’il n’y avait rien à dire. Elle m’obligeait à faire. Je ne pouvais m’en défaire. Je ne pouvais l’éteindre, ni l’atteindre pour lui couper la parole. Elle sourdait et j’exécutais. Il faut le prendre tel quel, telle qu’elle était en moi-même. La conscience a une étrange consistance.

Pierre Ferin, ne le laisse pas tomber, il est si fragile, Encre Rouge

couverture ne le laisse pas

www.pierreferin-ecrivain.fr

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