Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lire sa vie
lire sa vie
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 36 370
14 mars 2020

272 Du bon Dubois (Dubonnet) !

 

(Restons à la maison et pensons à autre chose) J’aime bien Dubois, Jean-Paul, mais je n’ai pu m’empêcher de faire cette blague de potache qui rappelle ce très ancien slogan publicitaire. Cela fixe tout de suite l’âge du potache ! Malgré tout, comme je l’ai écrit, je me suis ennuyé dans son roman couronné par le Goncourt. La gloire tue ! Elle tue en tout cas mon appétence pour un roman et pour un auteur, c’est sûr. On sait que les prix ne sont qu'un coup publicitaire ! Je l’ai trouvé mièvre - tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon - le titre déjà, d'un humanisme de grande surface et consensuel à souhait (attention je n'engage que moi et ma façon de penser à côté de la plaque), je ne reviens pas sur ma chronique n°270 (Feel good !). Mais soudain, le remords m’a surpris en plein sommeil (de la sieste) et aussitôt réveillé j’ai couru vers la librairie de mon village (avant la promulgation du confinement) pour me procurer un roman précédent du même écrivain, que je n’avais pas lu (évidement). Et ô miracle (de qui?, je n'ai pas pu le déterminer), dans celui-ci j’ai retrouvé mon auteur bien aimé en pleine forme. Aucun prix ne l’avait altéré. J’ai dégusté son écriture ironico-sarcastique avec ce qu’il convient de profondeur (sur la vie, sur la mort, et tout le bazar) pour justifier la lecture et le statut d’écrivain. Je me suis délecté de toutes les miettes lentement, laissant les fragrances, les goûts et les couleurs m’envahir pleinement. Ah sacré Dubois, quel plaisir !

 chien à la laisse

Watson ne me quittait pas. Sur le sable, il marchait dans mes pas, calquant son rythme sur mon allure. Nous sommes restés assis l’un près de l’autre, face à l’océan, pendant une bonne heure. Il a posé son museau sur ma cuisse, écouté le bruit des vagues dans la douceur de la nuit, puis s’est endormi, laissant aux hommes le soin de régler des soucis qu’il n’avait pas à subir, comme cet étrange sentiment d’impuissance face à l’écroulement d’une famille. La présence de ce petit animal fut pour moi, cette nuit-là, une bénédiction. Il incarnait à mes yeux la persévérance, l’obstination à s’accrocher à la surface, à lutter pour voir la lumière, n’importe laquelle, car une lueur vaut mieux que l’obscurité. Ce chien avait plus d’élan vital que tous les Katrakilis réunis. Aucun d’eux n’aurait flotté, nagé, brassé, bataillé comme il l’avait fait. Tout simplement parce qu’ils n’avaient jamais su comment se tenir sur la terre ou dans l’eau.

Jean-Paul Dubois, La succession, points  

La-succession_8209

 

www.pierreferin-ecrivain.fr

Publicité
Commentaires
lire sa vie
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité