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1 octobre 2013

60 Je n'écoute plus France Culture dans ma voiture !

 

Que ces mots sonnent bien à mes oreilles quand je me les répète lentement dans ma tête. Je trouve leur juxtaposition joliment balancée. Cette petite musique des sons m’enchante. Comme vous le voyez, il ne faut pas grand chose pour me contenter. Et bien voilà !, je n’écoute (presque) plus France Culture, ni dans ma voiture ni ailleurs. Le devrais-je ? C’est pourtant en écoutant cette radio que j’ai découvert Robert Misrahi. Une amie me signale qu’il y est encore passé il y a quelques jours pour parler du Désir, car seul le Désir le motive. Son « désir habité» a changé ma vie, je vous assure. Pas du tout de manière cosmétique, comme je soupçonne que vous le pensez, mais tout en profondeur. En douceur, en douceur, et profondeur (Chantez avec moi : zétaient chouettes les filles du bord de mer tsoin tsoin, zétaient faites pour qui savait y faire tsoin tsoin – mais moi savais pas y faire, m’appelais Râteau, pas Adamo). Quelque chose en lui, en l’écoutant, m’a séduit. Je parle de Misrahi. Sans que je comprenne de suite quoi. Il m’a fallu un certain temps pour décanter sa « jouissance d’être » toute spinozienne.

 

robert misrahi

 

 

Ainsi je n’écoute plus France Culture dans ma voiture. Je n’écoute (presque) plus la radio et j’ai de moins en moins envie d’allumer la télé. Moins j’écoute, moins je regarde, plus je lis, mieux je me sens. Je ne lis que ce que je peux lire, en terme de temps disponible. Rien ne m’attend. Rien ne presse. Aucune contrainte ne m’astreint dans l’acquisition de connaissances. Lire reste un plaisir, jamais une obligation ni une incitation. Juste une envie. Je sais que je mourirai (n’est pas français) en ignorant l’essentiel de ce qu’on sait collectivement, mais je ne cours plus après le savoir. J’observe l’immensité de son étendue comme je contemple le cosmos avec sérénité et émerveillement. Des milliers d’étoiles scintillent dans ma voûte céleste (il n’y a pas de pollution lumineuse dans ma campagne) et pourtant, il y en a beaucoup d’autres, une infinité d’autres, que je ne peux pas apercevoir, que je ne verrai jamais, même si je sais qu’elles existent. Et puis quoi ? Je n’ai pas besoin du savoir pour combler le vide de ma vie car je ne sens aucun vide en moi. Et pourtant je ne fais rien. Je ne cours plus au dernier film à voir. Je ne me précipite plus sur le dernier livre à lire, révélé par la dernière rentrée littéraire. Je ne fais plus la queue à la dernière exposition sensationnelle à regarder, éclatée ou unifiée en un seul lieu. Je me suis extirpé de la consommation. J’en ai jeté les frusques encombrantes. Je ne mange que ce que mon corps a besoin pour se sentir bien. Et ce ne sont pas des hosties, je vous le garantis.

 

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Et pourtant, quelquefois, je vous l’avoue, je succombe encore à mes addictions d’antan. Je profite de me retrouver seul certains jours, le midi par exemple quand plus que ma moitié s’en est allée travailler, pour enclencher le bouton France Culture, dans ma cuisine. Ainsi, l’autre jour, je suis resté complètement éveillé aux paroles de Marwan Mohammed (sociologue au CNRS) et Abdellali Hajjat (sociologue à l’université de Paris Nanterre) invités sur les ondes pour disserter sur leur dernier opus paru, écrit à quatre mains et deux cerveaux, on ne peut plus clairement intitulé : « Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le ‘problème musulman’ » (éditions la découverte). Et bien mes amies et amis, une partie de la réponse est dans le titre.

 

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Et voici que je me laisse surprendre par mon délire d’aujourd’hui. Allons-y donc carrément.

Nous nous réveillons chaque jour un peu plus dans le camp de la peur (qui est comme chacun sait mauvaise conseillère). Elle est surtout le terrain de jeu dangereux de la droite extrême ou décomplexée, et toute proche du ressentiment, terreau de l’extrême droite. Franchement, je n’aime pas du tout cela. Il suffit de connaître un rien d’histoire pour savoir que cela ne présage rien de bon. Comme je me sens moi-même « identitairement impur », je compte sur tous les sangs mêlés et autres « impurs », qui sont la trame de ce pays (et cela me rassure), c'est-à-dire des centaines de milliers, augmentés de tous les ethniquement purs mais (je ne sais par quel miracle) ne se reconnaissant pas dans la nouvelle hégémonie idéologique, pour résister vaillamment au sinistre et droitier repli sur soi, qui tire à boulets rouges sur l’altérité. Résiste ! Prouve que tu existes ! 

 

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Commentaires
M
Moi, je l'écoute encore et la même émission m'a également scotchée !!
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